10.08.2017 - Storytelling

Au-delà des stratagèmes marketing : trois astuces pour storytellers

La chambre de l’écrivain : ce lieu un peu nébuleux où de lourds dialogues, d’extraordinaires punchlines et d’inéluctables cliffhangers prennent forme. C’est là que Walter White, professeur de chimie, se transforme en baron de la drogue et que Cersei Lannister accède au trône de fer. Vous l’aurez probablement deviné : nous sommes — tout comme le reste du monde occidental — fans de « Breaking Bad » et de « Games of Thrones ». Nous nous demandons d’ailleurs souvent, en tant que storytellers, si les scénaristes de ces séries à succès n’ont pas l’une ou l’autre chose à nous enseigner.

1. « Show, don’t tell »

La devise de tout scénariste est « Show, don’t tell ». Cette règle incontournable signifie qu’il ne faut en aucun cas expliquer les actions du personnage et laisser sa motivation transparaître de manière explicite. Ne dites donc pas : « Walter White se sentit mal à l’aise quand son beau-frère policier lui appris qu’il enquêtait sur un réseau de drogue », mais plutôt « Lorsque le beau-frère de Walter White laissa échapper qu’il enquêtait sur un cartel de drogue dirigée par un certain Heisenberg, la sueur perla sur le front de Walter, qui détourna les yeux pour éviter tout contact visuel. » Le malaise de White est palpable dans la deuxième phrase, bien qu’il ne soit pas explicitement évoqué. En d’autres termes, une approche visuelle rend toujours votre scénario plus attrayant.

Les textes commerciaux peuvent eux aussi recourir à un langage imagé. Vous devez recommander une boisson énergétique naturelle ? Ne dites pas « Vous vous sentez parfois fatigué et indolent ? », mais surprenez plutôt votre lecteur avec une mise en situation : « Même aller de votre chaise de bureau au distributeur de sucreries vous semble insurmontable ? » Si la première phrase est un lieu commun, la deuxième offre une image pour le moins parlante d’un employé de bureau exténué. On vous laisse deviner laquelle aura eu le plus de succès…

 

 

2. La règle de trois

Un scénario de film classique est toujours divisé en trois actes.

  • Dans le premier acte, nous faisons connaissance avec les personnages principaux et découvrons les lieux où vont se dérouler l’action. Pensez, par exemple, à la scène mythique de Westeros où les familles Stark et Lannister s’affrontent dans une bataille sans relâche pour le trône de fer. Le conflit ou le dilemme auquel le personnage principal sera confronté doit aussi être, dès le départ, suggéré.
  • Dans le second acte, les personnages se heurtent à certains obstacles qu’ils doivent surmonter pour atteindre leur objectif final. Walter White neutralise-t-il directement son beau-frère pour devenir publiquement le nouveau baron de la drogue ? Hank Schrader rentre-t-il dans l’histoire comme le policier qui a emprisonné « Heisenberg » ? Bien sûr que non. Un enchevêtrement d’obstacles et de complications est nécessaire pour complexifier l’intrigue principale, objectif principal de toute bonne histoire.
  • Dans le troisième et dernier acte, tout se termine pour le mieux… ou pas. En effet, les scénaristes qui aiment laisser la porte ouverte aux potentielles suites optent souvent pour une fin ouverte.

À quoi cela peut-il vous servir quand, en tant que storyteller, vous devez écrire un texte pour un client ? Vous n’avez évidemment pas de personnages à présenter et encore moins de rebondissements à inventer (quoique Denery Targaryen serait parfaite dans une publicité pour un shampooing argenté)… La « règle de trois » peut toutefois vous aider à apporter une certaine structure à votre texte : comment attirer l’attention de votre lecteur avec une introduction prometteuse ? Quelles informations essentielles doivent apparaître dans votre texte ? Quel call-to-action inspirera votre lecteur et le convaincra de se diriger vers le webshop de votre client ? Voilà des questions essentielles à une bonne structure !

 

 

3. Feel the beat

David Guetta ou Dimitri Vegas & Like Mike ne sont pas les seuls à devoir sentir le rythme(ou «  feel the beat »), la rédaction d’un scénario demande aussi un certain sens du rythme. Vraiment ? Oui, oui, vraiment ! Il existe même une « beat sheet » sur laquelle vous devez décrire brièvement tous ce qui rythme l’histoire, ce qui la fait avancer. Un événement, une décision, un bruit, un dialogue, un silence qui en dit long… Tout est permis.

Le rythme de votre texte pourrait être comparé à des battements de cœur. Où insérer une pause ? Comment insister sur ce mot ? Quelles phrases sont superflues ? Sentir le rythme d’un texte que vous avez écrit vous-même est souvent difficile. Demandez donc à un quelqu’un de le relire, vous serez surpris du nombre de fautes ou d’informations superflues qui peuvent vous échapper.

L’essentiel est d’écrire une bonne histoire.

Nous pourrions très certainement écrire des livres entiers sur le storytelling, mais pour éviter la possibilité de devenir l’auteur d’une brique indigeste et remplie d’informations négligeables, nous nous contenterons de résumer ce que nous avons appris en étudiant le travail des scénaristes :

  1. Habillez votre texte avec des images. Laissez le lecteur utiliser ses sens.
  2. Réfléchissez à la structure de votre texte. Insérez-y une certaine dose de suspense.
  3. Faites avancer votre histoire en peaufinant les détails. Mais ne le faites pas seul, demandez à quelqu’un de relire votre texte.

Onlyhumans

De Human Anonymous gunt je een indiscrete kijk achter de computerschermen van onze storytellers en legt zijn oor te luisteren in onze digitale wandelgangen.

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